Yo au Bozar, fais pas gaffe aux michtos!

Youssef El Toufali © Yannick Sas
Serge Coosemans
Serge Coosemans Chroniqueur

Benoît Quittelier et Adrien Grimmeau sont les commissaires de Yo, l’expo estivale hip-hop un poil polémique du Bozar. L’un est l’auteur d’une étude sur la géographie bruxelloise du hip-hop, l’autre historien de l’art « coupable » (aux yeux de certains) d’un bouquin sur les graffitis. De l’autre côté de la table, DJ Kwak, depuis 25 ans proche et souvent ami de cette même scène bruxelloise et Serge Coosemans, complètement « hors-game ». On secoue le tout et ça donne l’avant-dernier Focus Brolcast de la saison.

L’expo estivale hip-hop du Bozar, si on peut se contenter d’appeler expo quelque-chose d’aussi multiple et étalé dans le temps et la géographie que YO, fait en ce moment polémique. A cela, il y a deux principales raisons. La première, c’est qu’un crew historiquement important de la scène bruxelloise, CNN pour ne pas le citer, a plus ou moins retiré ses billes du projet (participant malgré tout à quelques animations). C’est à ces Criminels Non Négligeables que l’on doit un allumage en règle de l’expo et de ses curateurs sur les réseaux sociaux.

La seconde raison de cette polémique, c’est un article d’Elisabeth Debourse dans Paris Match. Le papier ose quelques questions qui fâchent: « les cultures urbaines sont-elles faites pour être affichées en galerie? L’institution érudite, mais classique peut-elle se poser en experte du rap belge? Son public saura-t-il apprécier l’art du graffiti comme celui d’Yves Klein? Peut-on danser sereinement là où on n’a jamais voulu de vous? Et pourquoi, finalement, vouloir à tout prix réunir ce que tout oppose? » C’est a priori bien tapé et ça a aussi fort agité les réseaux sociaux mais si on se met à gratter, ces critiques ne sont peut-être si pas fondées que ça et le papier pas non plus exempt de reproches. Le principal étant que l’on ne juge pas forcément une expo multimédia un soir de vernissage ultra-blindé, autrement dit dans des circonstances où le temps nécessaire à la compréhension et à l’immersion (devant des installations vidéos, notamment) manque. Nous, plutôt que d’ajouter notre grain de poivre à l’affaire et sans le moindre a priori, nous avons préféré laisser parler Quittelier et Grimmeau. Et on a beau avoir entendu ça et là qu’ils « n’y connaissent rien », ce n’est pas l’impression qu’ils ont nous ont laissé durant l’heure et demie de notre rencontre. Et encore, on ne vous a pas mis le off. (sc)

Le podcast est également disponible en téléchargement sur Podomatic et iTunes.

>> Dans le Focus de cette semaine, notre dossier sur le hip-hop à Bozar et à la RTBF, avec nos interviews de Benny B, G.A.N, Isha…

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