Les Triplettes de Belleville en ciné-concert: « un beau défi créatif »

© DR

Benoit Charest, compositeur de la bande son des Triplettes de Belleville pour laquelle il a reçu un César, jouera celle-ci sur la scène du Cirque Royal ce dimanche 9 décembre, accompagné de son Terrible Orchestre de Belleville.

Voilà 15 ans que le film franco-canadien Les Triplettes de Belleville, réalisé par Sylvain Chomet, est sorti. Nombreux sont ceux qui se sont laissé emporter par l’univers poétique et loufoque de ce film d’animation aux musiques teintées de swing et de jazz. Aujourd’hui, Benoit Charest offre une nouvelle vie au chef d’oeuvre de Sylvain Chomet et nous replonge dans l’époque des cabarets parisiens et du jazz des années 30 à l’occasion d’un ciné-concert où il interprètera les partitions des Triplettes, avec notamment Rendez-vous de Belleville nominée aux Oscars, pendant que le long métrage sera projeté simultanément sur grand écran. Nous lui avons posé quelques questions à la veille de l’événement.

Qu’est-ce que cela représente pour vous de rejouer la bande son des Triplettes de Belleville 15 ans après la sortie du film? Pourquoi ce projet a-t-il été monté?

Ce projet a été monté pour que je sorte un peu plus souvent de mon studio. Pour que je voyage un peu et que je profite du fait que cette musique plait. La preuve en est qu’on est ici à faire des concerts. Profiter de cet état, me retrouver avec des musiciens, faire une tournée, m’amuser. Faire de la musique. C’est la raison principale.

Quels sont les grands défis auxquels vous avez dû faire face en sortant ce film des placards 15 ans plus tard?

Le plus grand défi a été d’organiser les partitions pour tous les musiciens, de synchroniser les partitions avec l’image. Ca a aussi été de faire des arrangements parce qu’il y a plus d’instruments sur la version film. C’était compliqué de voyager avec plus de 8 musiciens. Il a fallu réduire la taille de l’orchestre. Ça c’était pour le travail. Pour le reste je dois dire que toute l’histoire des Triplettes, ça coule de soi: sans m’y attendre, ça a gagné plein de prix, sans m’y attendre ça a plu aux gens, sans m’y attendre j’ai remis ça sur pied et puis ça a été facile.

C’est un projet qui a eu beaucoup d’importance dans votre vie? En tout cas qui a marqué votre carrière professionnelle?

Ça arrive à plein de personne. Je n’étais pas né de la dernière pluie, je gagnais déjà ma vie en musique depuis que j’ai 16 ans mais c’est sûr que d’avoir l’occasion de faire un film comme les Triplettes c’est un beau défi créatif. Le scénario donnait beaucoup d’espoir quant au fait de s’exprimer artistiquement donc déjà ça, c’était un cadeau. Par la suite, quand le film a eu un peu de popularité, évidemment ça ne nuit pas. Je veux dire, ça te fait travailler avec des gens avec qui tu n’aurais peut-être pas travaillé avant. Donc c’est sûr que le projet a été important dans ma carrière.

Justement, en parlant de collaboration, comment s’est passé la vôtre avec Sylvain Chomet?

Ça a bien été. Le résultat est là. Sylvain Chomet est quelqu’un de très créatif. Donc au point de vue création, ça a été très bien parce que souvent les réalisateurs de films sont fort avec l’image mais n’y connaissent rien en musique. Ils sont difficiles à aiguiller ou à convaincre mais ce n’est pas le cas de Sylvain. Il a une culture musicale et il a des idées, ça a été un plaisir de travailler avec lui à ce niveau-là.

Comme le film est quasiment muet, ça a été difficile de trouver une bande de son qui justement collait à toutes les scènes? Qui servait presque de « dialogue » au film?

Dans les Triplettes, la musique évolue avec la chronologie du film. Le film se passe dans les années 30 au début puis dans les années 60 un peu plus tard donc il a fallu adapter la musique à la scénarisation et trouver une musique qui aurait été plausible dans de telles circonstances. Bon après, c’est sûr qu’on parle d’animation, c’est un univers parallèle. Dans le film, il y a des références à la réalité, par exemple avec le Tour de France. C’est un événement concret qui nous rattache à un point dans le temps et nous, on se sert de ça comme guide pour pouvoir écrire une musique. Musique qui n’a donc pas existée à l’époque, qui n’était pas populaire mais inspirée de l’esthétique de ces années-là. L’idée était de créer quelque chose qui aurait pu être plausible pour l’époque. C’était ça l’angle avec lequel on a créé la musique.

Vous vous produisez le 9 décembre au Circle Royal, qui pourrons-nous retrouver sur la scène?

Bryan Head à la batterie, Morgan Moore a la basse, Daniel Thouin au clavier, Michael Emenau aux percussions, Édouard Touchette au trombone, Maxime St-Pierre à la trompette, Bruno Lamarche au saxophone à la flûte et à la clarinette, Doriane Fabreg au chant et moi-même.

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Emilie Petit

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