Critique

[Le film de la semaine] Amanda, pudique et émouvant

Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

DRAME | Troisième long métrage de Mikhaël Hers, Amanda vient confirmer la singularité du regard de l’auteur de Ce sentiment de l’été, tenant d’un cinéma intime et frémissant en prise sur la géographie multiple des sentiments comme sur la vibration de l’époque.

[Le film de la semaine] Amanda, pudique et émouvant

Soit l’histoire de David (Vincent Lacoste), Parisien de 24 ans semblant flotter distraitement à la surface de l’existence en glissant d’un petit boulot à un autre, élagueur quand il n’accueille pas des touristes dans des appartements en location. Non sans s’occuper, à l’occasion, de sa nièce Amanda (Isaure Multrier), histoire de soulager sa soeur Sandrine (Ophelia Kolb), accaparée par ses cours d’anglais. Un quotidien auquel vient bientôt se greffer Léna (Stacy Martin), débarquée à Paris de son Périgord natal, cet horizon harmonieux et insouciant volant toutefois en éclats lorsque le jeune homme, sidéré, découvre que Sandrine est morte dans un attentat, le laissant désemparé et en charge d’une fillette de sept ans…

Comme Ce sentiment de l’été avant lui, Amanda gravite autour du deuil et de la possible résilience. Avec une nuance, mais de taille: l’intrusion de la violence contemporaine dans son expression paroxystique. Le sujet est éminemment sensible, Mikhaël Hers l’appréhende tout en délicatesse et en émotion contenue, le passant au prisme de la tragédie intime. Disposition bienvenue, débouchant sur un drame sobre et puissant où, face à la bouleversante Isaure Multrier, Vincent Lacoste signe l’une de ces compositions les plus abouties, leur duo sonnant au plus juste. À l’instar du Elvis Has Left the Building susurré par Jarvis Cocker sur le générique final, la mélodie d’ Amanda est d’ailleurs de celles qui accompagnent longtemps le spectateur, opérant en douceur et en profondeur pour ouvrir, paradoxalement, sur un horizon lumineux, à l’abri du cynisme et au plus vrai des sentiments. Soit, porté par une élégance discrète, un mélodrame pudique et émouvant aux vertus apaisantes…

De Mikhaël Hers. Avec Vincent Lacoste, Isaure Multrier, Stacy Martin. 1h47. Sorti le 26/12. ****

>> Lire aussi notre interview de Mikhaël Hers.

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