Steve Paxton à Bruxelles : monument de la danse

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Estelle Spoto
Estelle Spoto Journaliste

Il est ce qu’on appelle une légende vivante : Steve Paxton et sa technique du Contact Improvisation ont influencé et influencent toujours plusieurs générations de danseurs. Le chorégraphe et pédagogue américain est présent à Bruxelles pendant une semaine, pour un livre, une expo, une conférence et une rencontre.

« La naissance ne constitue pas tant un commencement qu’un changement abrupt, un bouleversement des conditions jusque-là offertes dans l’utérus, et il y a la gravité. Avec elle, une nouvelle négociation débute, dont les termes nous conditionnent pour le restant de nos jours. » Ainsi commence La Gravité, petit ouvrage non encombrant et qui s’avale en une bouchée, écrit par Steve Paxton et édité par Contredanse. Pour fêter cette publication marquant un nouvel aboutissement dans une complicité longue de plus d’une décennie entre l’association bruxelloise de soutien à la création chorégraphique (depuis 1984) et le chorégraphe américain, Steve Paxton est en Belgique pour une semaine bien chargée.

Son programme commençait ce vendredi par une conférence de presse, à Bozar, où le fondateur du Judson Dance Theater à New York (avec à ses côtés Trisha Brown, Yvonne Rainer, Lucinda Childs, Robert Rauschenberg) avait bien du mal à répondre aux questions sans se lever pour montrer plutôt que dire. A 80 ans (il est né à Phoenix, Arizona, en 1939), Steve Paxton a l’oeil bleu qui pétille, les jambes qui fourmillent et toujours soif de transmettre. Il quitte son fauteuil de velours pour montrer comment « en ouvrant les rideaux du normal, de l’attendu », il est possible de percevoir le corps autrement, comme un jeu de dureté et de mollesse, de détente et de contraction. Il explique comment, à six ans, grâce aux séances de voltige dans le petit avion de son père, sa perception de la gravité a changé. Il raconte la façon dont, aussi grâce à la pratique de l’aïkido et du tai-chi, il a eu un jour une sorte de révélation : « let the weight down, and nothing falls apart ».

Steve Paxton est à Bozar non seulement pour le lancement de son livre mais aussi pour l’ouverture d’une exposition, Phantom Exhibition (du 23 au 31 mars): une salle unique où prendre le temps de découvrir une réactualisation des recherches développées pour Material for the Spine, un DVD-Rom paru en 2008, déjà en collaboration avec Contredanse. Couché sur un des poufs, on peut y voir, sur une vidéo au plafond Steve Paxton enchaîner les mouvements tout en les expliquant, perché sur une table en verre i,nvisible, devant un fond noir d’où se détachent seulement son visage, ses pieds et ses mains.

Le 25, il sera de retour à Bozar pour une conférence, Swimming in Gravity, et enchaînera le 28 avec une rencontre, Legacy, Transmission and Sharing, à la Raffinerie de Charleroi Danse dans le cadre du festival Legs.

Info : www.bozar.be et www.charleroi-danse.be

Tout le contenu de Material for the Spine est disponible en ligne sur www.materialforthespine.com

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