Critique

[À la télé ce soir] Main basse sur Pepys Road

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Nicolas Bogaerts Journaliste

La société multiculturelle, la mixité sociale ne sont-elles qu’illusion? Sur quelles bases peuvent-elles continuer à exister face au cynisme politique, à l’individualisme, au règne du profit, à la peur de l’autre?

C’est la question que pose avec une acuité saisissante la série en trois épisodes conçue par Euros Lyn (réalisateur sur Black Mirror, Doctor Who ou encore Sherlock). Ce récit choral implique les habitants d’une avenue de Londres qui embrasse toutes les composantes de la population d’Albion: famille yuppie libérale, middle class laborieuse, immigrés pakistanais, artiste hype, retraités et clandestins. Le chantage d’un corbeau aussi énigmatique que vicieux, aux modes opératoires ostentatoires, fait sauter au visage de tous la gentrification, la désagrégation du tissu social, des liens transgénérationnels et de la solidarité. Comment la terre historique de naissance de la démocratie moderne, des idéaux de tolérance et de liberté, parviendra-t-elle à sortir de sa position foetale? Garni d’un aréopage d’acteurs confirmés où excellent Toby Jones, Rachael Stirling et Adeel Akhtar (vu dans Four Lions), Main basse sur Pepys Road sort du piège des bons sentiments pour offrir un miroir tangible à ces idéaux humanistes que nous pensions immuables mais auxquels nous renonçons sourdement. Et distille de vraies pistes pour en retrouver le sens.

MINISÉRIE D’EUROS LYN. AVEC TOBY JONES, RACHAEL STIRLING, RAD KAIM, WUNMI MOSAKU, ADEEL AKHTAR, GEMMA JONES. ***(*)

Ce jeudi 20 avril à 20h55 sur Arte.

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