Critique

[À la télé ce soir] Billions / Maps to the Stars

Paul Giamatti dans la série Billions. © Showtime
Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

Ce soir, une série Showtime avec Paul Giamatti et Damian Lewis, ainsi que le dernier film de David Cronenberg avec Julianne Moore et John Cusack.

Billions

Série créée par Brian Koppelman, David Levien et Andrew Ross Sorkin. Avec Paul Giamatti, Damian Lewis, Maggie Siff, Malin Åkerman. ***

Ce samedi 27 mai à 20h30 sur Be Series.

Si la qualité d’une série se mesure à la somme de ses composantes, Billions marque immanquablement des points: un scénario qui met aux prises Paul Giamatti en procureur endurci et cynique (Chuck Rhoades) et Damian Lewis en gestionnaire de hedge fund aussi solaire que crapuleux (Bobby Axelrod), déjà, est alléchant. Le lutte entre ces deux dinosaures en saison 1 est rapidement devenue personnelle: la femme de Rhoades (jouée par Maggie Siff de Sons of Anarchy) est psychologue d’entreprise chez Axelrod, et son père trempe lui-même dans les affres sombres du pouvoir. Mais les apparences sont forcément trompeuses: Rhoades est tout aussi tordu que son adversaire, et les cartes rebattues alors promettent un choc de Titans. Malgré des ingrédients de départ aussi pimentés, la 2e saison ne parvient toujours pas à honorer complètement ses promesses. Si documentée, réaliste et bien dans l’air du temps que soit la série conçue par Brian Koppelman, David Levien et Andrew Ross Sorkin (journaliste économique réputé du New York Times), le manque criant de nuance et de temps de pause dans l’exposition des horreurs du pouvoir -et de ses abus- rend difficile tout attachement à des protagonistes qui ont pourtant le mérite de faire entrer la finance dans le panthéon des super-vilains. (N.B.)

Maps to the Stars

Drame de David Cronenberg. Avec Julianne Moore, Mia Wasikowska, John Cusack. 2014. ****

Ce samedi 27 mai à 22h00 sur La Trois.

Hollywood côté pile, Hollywood côté face. Ville des rêves, ciel criblé d’étoiles, promesses de bonheur, de fortune et de gloire. Mais aussi capitale des ambitions déçues, des névroses carabinées, du vice inassouvi. L’enfer tout proche d’un paradis dont on vend dans la rue des plans signalant les demeures des stars… David Cronenberg a longtemps nourri le projet de porter à l’écran le scénario « écrit comme une catharsis » de Bruce Wagner. Près d’une dizaine d’années furent nécessaires à réunir le financement, via une coproduction entre le Canada et l’Europe. Sans un cent venu de Hollywood, donc, et assez logiquement… Julianne Moore, comme toujours excellente, emmène une distribution de choix dans le labyrinthe fascinant d’un film ne se contentant pas d’offrir une satire féroce de l’industrie du cinéma et de son cadre fétiche. C’est en visionnaire, témoin de mutations très contemporaines, que le réalisateur de Videodrome se pose une fois de plus! (L.D.)

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