Scottish Days: quand Écosse rime avec licorne

Un Pipe Band © Monica Baur

Garder les traditions vivantes, voilà le mot d’ordre des Scottish Days. La musique des cornemuses et des tambours, jouée par les Pipe Bands, nous plonge dans l’ambiance. Un joueur de bagpipe ponctue justement la cérémonie d’intronisation de Monique, Waterlootoise de 82 ans: le clan Ramsay vient en effet de l’adopter. « L’idée est que le clan est un ensemble d’enfants« , explique Marc Van Rymenant, membre du clan Ramsay Luxembourg. Ici, pas question de hiérarchie, le plus important est de partager un ensemble de valeurs. C’est pourquoi on parle d’adoption quand quelqu’un rejoint un clan écossais: des « enfants » sont réunis et protégés par un chef de clan, qui a davantage de responsabilités que de devoirs; c’est la liberté et la fraternité qui priment. « Il n’y a personne qui va dicter son comportement à quelqu’un, déclare Marc. Par exemple, quand dans un clan quelqu’un commet un vol, si la personne qui a volé part, c’est le clan qui est responsable.« 

Ce qui frappe, c’est aussi la tenue: le tartan, étoffe de laine, qui va former le célèbre kilt. « Chaque clan a un tartan différent« , explique Moira George, Écossaise et kiltmaker. « Puis vous avez différentes versions de tartans de clan« . À l’origine, « les tous vieux kilts, c’était des plaids« , précise Marc Van Rymenant. « On vivait nus et on faisait tout avec ça: on dormait, on se roulait dedans, quand il pleuvait on le mettait au-dessus de sa tête… et ça servait deux trois générations. » Et il n’y a vraiment pas de sous-vêtements en-dessous du kilt. Dès ce moment, le sporran, la sacoche portée à la ceinture du kilt, prend toute son importance: « ça maintient en place en cas de vent ou d’accident biologique« , sourit Marc. L’équipement est complété par un petit couteau glissé dans la haute chaussette, une arme qui a beaucoup servi dans les combats rapprochés lors de la bataille de Waterloo en 1815. « Les soldats écossais arrivaient en kilt. Au début les gens rigolaient, mais il faut savoir qu’on a une très grande mobilité, on peut bouger très facilement parce qu’il n’y a rien qui serre, et on avait un couteau: dès qu’on passait les lignes de baïonnettes, c’est avec ça qu’on combattait. Finalement, les soldats écossais étaient très craints.« 

Les clans s’affrontent dans les Highland games, gardiens de l’héritage sportif de l’Écosse: lancer du tronc, lancer du poids en hauteur, tir à la corde… Tout autour du grand terrain où le public acclame les candidats, fourmille la vie écossaise. Ses traditions sont reconstituées à travers des scènes sorties tout droit de l’Histoire. Ainsi, les Scottish Marauders évoquent un camp médiéval écossais du 14e siècle, accompagnés de leurs Irish Wolfhound (grands lévriers d’Irlande). Non loin, l’association Saor Alba reconstitue un campement de rebelles jacobites.

Yannick Douniau, trésorier de l’association, nous emmène aussi dans le passé: « on est au XVIIIe siècle et the young pretender, le prince Charles Edward Stuart, prétendant à la couronne d’Angleterre et d’Écosse va lever une armée en Angleterre pour prétendre à sa couronne sauf qu’il y a un roi d’Angleterre. » La révolte des jacobites va s’étendre jusqu’à la bataille de Culloden en 1746. « Après la bataille de Culloden, raconte Yannick Douniau, le roi de Grande-Bretagne va interdire pendant près de cinquante ans le port des symboles de l’Écosse: la cornemuse, la highland dress (le grand kilt, les chaussettes à motif tartan, la veste en tartan). Du coup, c’est ce qui fait que le kilt est vraiment devenu le symbole de l’Écosse, de l’Écosse libre.« 

Un autre symbole de l’Écosse est d’ailleurs visible sur le site de la Ferme d’Hougoumont: la licorne. Le clan Ramsay l’utilise aussi sur son emblème. « C’est un animal mythique qui a des particularités« , révèle Marc. « Elle ne se nourrit que de choses positives et elle préfère mourir que de se faire attraper, ce qui correspond très bien à un Écossais. » Il dévoile également la signification des armoiries anglaises, qui figurent un lion à gauche et une licorne à droite, qui est enchaînée (voir diapo ci-dessus). « C’était une façon pour les Anglais de dire qu’ils maîtrisaient le monde… et même les Écossais!« 

Les Scottish Days ont donc été l’occasion d’arborer les symboles qui constituent la fierté et l’identité de ce pays. Tartans, kilts, cornemuses, clans, licornes: autant d’ingrédients so scottish qui ont permis une immersion totale le temps d’un week-end.

Monica Baur

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