Le Vol nocturne

La sorcellerie a la cote ces derniers temps: les aventures humoristico/crado/défoncées d’une sorcière, d’un chat et d’un hibou ont même remporté le prix de la série au dernier festival d’Angoulême. À l’opposé de leur univers déglingué, celui de la sorcière Rogée dont il est question dans ce Vol nocturne s’inscrit dans une veine plus poétique et absurde. Suivant le postulat que les sorcières vivent parmi nous, Delphine Panique nous conte les déboires tragicomiques de l’une d’elles. Comment rester discrète dans un environnement hostile? En dissimulant ses écailles sous sa robe. En préférant l’humour à la vengeance lorsque les hommes détruisent une fois de plus la maison. Il y a également les visites chez le psy, qui reçoit sous l’apparence d’un sapin, pipe au bec et affublé d’une moustache « guidon de vélo », et qui ne s’intéresse qu’à son activité de sorcière, se foutant éperdument des « vrais » soucis de sa patiente. Et pour finir, cette foutue carte verte qui ne permet ni de téléphoner ni d’aller à la piscine municipale:  » Fait chier!« , pense-t-elle. Tout n’est pas toujours noir: il y a Martine, l’amie morte depuis six ans qui revient régulièrement, réincarnée en lapin, en vache ou en sanglier. Et heureusement, il y a les Grands Jeux Sabbatiques du premier équinoxe, qu’elle compte bien remporter une fois de plus. Sous forme de petits chapitres, Delphine Panique nous dévoile le quotidien de sa sorcière dans le monde contemporain. C’est drôle, sensible et léger, peut-être trop par moments. Malgré la volonté de l’auteure de lier toutes ces saynètes entre elles par la récurrence des réincarnations de Martine ou les visites chez le psy, l’histoire ne décolle pas vraiment. Restent quelques bons mots et un dessin très délicat exécuté à la plume.

Le Vol nocturne

De Delphine Panique, Éditions Cornélius, 206 pages.

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