Dryades

Lasse des absences prolongées de son coloc, Yasha propose à l’étrange et fascinante Rudica de partager son appartement saint-gillois. Entre les deux jeunes femmes, c’est le coup de foudre amical immédiat. Une étrange alchimie naît de cette amitié; elles commencent par développer le pouvoir de redonner vie aux plantes en pot qu’elles dérobent sur les appuis de fenêtre des environs. Elles dessinent également à la craie sur les murs aveugles de la commune bruxelloise des animaux ésotériques qui semblent être animés. Et, pour finir, elles se mettent à guérir les bobos du voisinage en apposant leurs mains sur les corps meurtris. Leur amitié rend jaloux l’entourage de Yasha, et leur pouvoir de guérison, s’il fait du bien aux voisins, dérange fortement les médecins du quartier qui les menacent de porter plainte pour pratique illégale de la médecine. De plus, un mystérieux personnage met régulièrement Yasha en garde contre Rudica et ses origines obscures. Une fois de plus, sorcières et sortilèges sont mis à l’honneur dans la bande dessinée. Dans la lignée de René Hausman ou de Frank Pé, Tiffanie Vande Ghinste invite l’étrange de ce côté-ci de la réalité, dans une fable poétique et naïve. Un peu trop par moments, la caricature prenant parfois le dessus, quand les méchants « méchants » embêtent les gentilles « gentilles ». Reste un graphisme délicat qui ne demande qu’à mûrir.

De Tiffanie Vande Ghinste, Éditions La boîte à bulles, 92 pages.

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