L’oeuvre de la semaine: L’esprit des esprits

Posy 3 © DR
Guy Gilsoul Journaliste

De Johannesburg où elle a grandi jusqu’à ses 19 ans, Biaca Bondi a retenu l’omniprésence des pratiques magiques dans le quotidien des rues et ce jusque dans les officines des pharmacies. Petite fille rêveuse, fascinée à la fois par le vol et le cosmos, elle n’était pas destinée à devenir artiste mais plutôt…pilote. Sauf que le destin en décida autrement.

De Johannesburg où elle a grandi jusqu’à ses 19 ans, Biaca Bondi a retenu l’omniprésence des pratiques magiques dans le quotidien des rues et ce jusque dans les officines des pharmacies. Petite fille rêveuse, fascinée à la fois par le vol et le cosmos, elle n’était pas destinée à devenir artiste mais plutôt…pilote. Sauf que le destin en décida autrement. Une école d’art traditionnelle dans son pays d’abord, une seconde séquence d’apprentissage à Paris Cergy et la voilà « artiste » multipliant depuis résidences et expositions autour d’une préoccupation première : la présence universelle de la réalité magique.

Se reposant sur son ressenti plutôt que sur une réflexion distanciée, elle écoute le monde des hommes sensibles à la présence de certaines matières connues pour leurs pouvoirs « à distance ». Sur sa route, toute empreinte de cette attention intuitive, elle rencontre l’histoire des cultures et la rejoint en usant à son tour de certains matériaux comme le cuivre qui, attaqué par le sel (utilisé pour son action de protection), vire au vert de gris qui protège le métal au contraire de la rouille et évoque, nous dit l’artiste, la teinte de la Venus de Botticelli. Délire ? Oui, si à ce verbe, on attribue le sens de « délier », c’est-à-dire, libérer afin de voir par-delà nos consciences, d’autres univers et d’autres temps : « Arrêtez de réfléchir » nous demande l’oeuvre… Sentez, ressentez !

A des années de distance, on songe aux géométries guérisseuses d’Anna Af Klint des années 1900 et plus près de nous à l’oeuvre de Barcelo qui dans un texte de présentation de ses « terres », citait les treize entretiens psychanalytiques avec les Dogons menés par Gody Parin-Matthey, Fritz Morgethaler et Pal Parin et titrés « Les blancs pensent trop » ». Aux côtés des pièces de Biaca Bondi dans cette exposition titrée « Born in the Purple », on découvre aussi celles de François Patoue et Julien Langendorff.

Bruxelles, Galerie Artinkk, 478 chaussée de Waterloo. Jusqu’au 21 juillet Du mardi au vendredi de 11h à 18h30, samedi de 14h à 18h30. www.artlinkk-lagalerie.com

Légende : Biaca Bondi, Posy3. C de l’artiste.

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