« Chère 2016, on ne te regrettera pas. Il faut dire que tu nous as bien pourri l’existence. »
Chère 2016,
On ne te regrettera pas. Il faut dire que tu nous as bien pourri l’existence. Avec tes sautes d’humeur et tes coups de folie, tu as transformé le trajet en long chemin de croix aux 366 stations. Car dans ta grande bonté, tu nous as même rajouté un jour de calvaire supplémentaire… Tes exploits resteront malheureusement dans les annales, à la rubrique « Supplices ». Ton travail de sape a laissé des traces. Entre ceux qui ont mordu à tes hameçons de la peur et de la haine et n’ont plus qu’une seule envie: renverser la table de la démocratie en s’imaginant que ça ira mieux avec un guignol ou un despote aux commandes; et ceux qui n’arrivent plus à dormir à cause de cette terreur que tu as généreusement semée, la voie de la raison ressemble désormais à une ruelle malfamée de Bogota. Si ton objectif était de nous faire régresser, tu as pas mal réussi ton coup. Le racisme, la crétinerie et la violence ont proliféré comme les trolls sur la Toile. C’est donc avec une certaine appréhension qu’on s’apprête à prendre le train suivant. Même si on se dit que ça ne pourrait pas être pire. Eh bien si, justement. Il ne faut pas chercher bien loin dans l’Histoire pour savoir que l’homme, ton exécuteur zélé des sales besognes, ne manque jamais d’imagination quand il s’agit de miner sa propre route. L’entrée en scène de Trump, le manège expansionniste de Poutine, les inégalités sociales persistantes, le dossier syrien… Tu laisses derrière toi quelques belles peaux de banane. Pour autant, et ça va te faire mal, tout n’est pas à jeter quand on fait l’inventaire. Comme ces fleurs qui poussent sur un tas de fumier, nos radars ont enregistré tout au long de tes douze mois des instants de magie, de grâce, de poésie, de vérité.
Les journalistes de Focus ont rembobiné le magnéto et sauvé chacun du naufrage dix pièces à conviction, pas seulement dans leurs disciplines « officielles ». Pour mettre en scène ce festin culturel, et parce que le tableur Excel était en panne (lol), on a demandé à Nix de nous imaginer un décor sur mesure. Histoire de terminer sur une note d’humour et de fantaisie. On te laisse apprécier le résultat -qui mérite les applaudissements-, et on te donne rendez-vous en 2017, le 6 janvier exactement, pour une 10e saison pleine de rebondissements. Joyeuses fêtes quand même!
L.R.
Chère 2016, on ne te regrettera pas. Il faut dire que tu nous as bien pourri l’existence.
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