Roger Moore, archétype du gentleman anglais, est décédé

Roger Moore, en Belgique en 1974. © BELGA ARCHIVES
FocusVif.be Rédaction en ligne

L’acteur britannique, immortalisé par la série télévisée Le Saint et par sept James Bond 007, est décédé mardi en Suisse à l’âge de 89 ans des suites d’un cancer.

« C’est le coeur lourd que nous devons annoncer le décès de notre père aimant, Sir Roger Moore, aujourd’hui en Suisse après un court mais courageux combat contre le cancer », ont écrit sa fille Deborah et ses fils Geoffrey et Christian dans un communiqué.

Roger Moore a longtemps habité à Gstaad (canton de Berne), où vivent de nombreuses célébrités fortunées, avant de déménager dans le canton du Valais, à Crans Montana, une autre station de sports d’hiver réputée pour sa jet-set.

En 2003, l’acteur avait échappé de peu à la mort après s’être écroulé sur une scène new-yorkaise, victime d’un arrêt cardiaque. « Il me semble que je me suis évanoui », avait-il confié en revenant à la vie, usant d’un euphémisme typiquement anglais. L’accident lui avait valu d’être appareillé d’un stimulateur cardiaque, un gadget que n’aurait pas renié 007.

007 à sept reprises

Roger Moore est l’acteur qui a le plus longtemps incarné James Bond. Il avait pourtant été jugé « trop beau » et donc rejeté pour le premier 007, Dr No (1962). Il lui aura fallu attendre que Sean Connery soit fatigué du rôle pour prendre le relais.

Le succès fut soudain. Moore apportait avec lui non seulement charme et élégance mais également légèreté et humour. Et ce fameux sourcil redressé qui devait devenir sa marque de fabrique.

Il a incarné « Bond, James Bond » dans sept films, de Live and Let Die (Vivre et laisser mourir) en 1973 jusqu’à A view to a kill (Dangereusement vôtre) en 1985.

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Son personnage de « Perfect Gentleman », il l’avait auparavant rodé dans la série télévisée The Saint de 1962 à 1969. Le rôle de Simon Templar lui a offert le succès mondial, confirmé par une autre série, Amicalement vôtre (The Persuaders!, 1971-1972). Même si la production a fait un flop aux Etats-Unis et a été abandonnée après une seule saison, cela n’a pas empêché la série de faire le tour de la planète.

Lord Brett Sinclair, le gentleman playboy incarné par Roger Moore et ironiquement baptisé « Sa Majesté » par son complice irrévérencieux Tony Curtis, est ancré dans les mémoires de toute une génération.

À la ville comme à l’écran

Playboy à l’écran, Roger Moore cumulait également les conquêtes dans la vie. Il s’est marié quatre fois. « Une bonne épouse est la meilleure recette pour rester en forme », avait-il expliqué en 2004. L’Italienne Luisa Mattioli, sa troisième femme, lui a laissé trois enfants.

Né le 14 octobre 1927 dans le sud de Londres d’un père policier et d’une mère au foyer, le jeune Moore est ballotté d’école en école au hasard des évacuations dues à la Seconde Guerre mondiale. Après avoir servi en tant qu’officier, il cumule les petits boulots avant de prendre un rôle de figurant en 1944 dans César et Cléopâtre, avec Vivien Leigh. Un des coréalisateurs le remarque et le guide vers la prestigieuse école dramatique londonienne Royal Academy of Dramatic Art (RADA).

Après-guerre, il tente en vain une carrière à Hollywood avant de retourner en Angleterre dans les années 50 où il tient le rôle titre dans la série Ivanhoé. Ce personnage allait lui ouvrir les portes du petit écran, menant à sa sélection pour Le Saint et la gloire internationale.

Il estimait cependant que son plus grand rôle, il l’avait tenu pour le compte de l’Unicef, le Fonds pour l’enfance des Nations unies. Nommé en 1991 ambassadeur itinérant du Fonds, il avait depuis parcouru le monde. « Dresser le sourcil pour Bond était une chose mais sensibiliser l’opinion pour la cause des enfants est beaucoup plus important », avait-il déclaré à la BBC le 15 juin 2003. C’est d’ailleurs pour cette mission, et non pour sa carrière d’acteur, que Roger Moore avait été anobli par la reine Elizabeth II en 2003.

Un Bond dans son époque

Roger Moore dans Octopussy.
Roger Moore dans Octopussy.© .

Avec les années 70, la franchise James Bond entre dans une ère nouvelle: exit Sean Connery, et George Lazenby après lui; c’est au tour de Roger Moore, pressenti à de nombreuses reprises auparavant pour tenir le rôle, de revêtir les habits de 007. Sous ses traits, avantageux, un nouveau Bond voit le jour: plus lisse, moins carré, il amènera les aventures sur un terrain où l’humour et la fantaisie ont tout autant droit de cité que l’action. Soit « le ton parfait pour l’époque », de l’avis des producteurs, à qui le box-office enviable des films réalisés de Live and Let Die, en 1973, à A View to A Kill, en 1985, donne la raison commerciale si pas toujours esthétique. J.F.Pl.

(extrait de notre portrait croisé des six acteurs ayant incarné James Bond à l’écran)

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