Critique

Le documentaire musical a décidément la cote

Liam et Noel Gallagher © HR
Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

Démonstration avec deux nouvelles livraisons, consacrées l’une à Arno (Dancing Inside My Head), l’autre aux frères ennemis d’Oasis (Supersonic).

Les documentaires musicaux n’en finissent plus de déferler sur les écrans, puisque quelques jours après les Beatles (Eight Days a Week: The Touring Years), c’est au tour de l’inénarrable Arno, d’une part, des frères ennemis d’Oasis, d’autre part, de faire l’objet de nouvelles livraisons cinématographiques. D’Arno Hintjens, on pensait à peu près tout savoir, l’Ostendais n’étant guère avare de sa (bonne) parole. Empruntant son titre à une chanson de l’album Idiots savants, sorti en 1993, Dancing Inside My Head, de Pascal Poissonnier, n’apporte rien de vraiment neuf à l’affaire, n’était de prendre la mesure du temps qui passe en superposant notamment de nombreuses images d’archives (sur scène avec TC Matic, sur le plateau de Génération 80…) à celles du présent.

Cholestérol et rock’n’roll

Un présent abondamment documenté, du reste, puisque le chanteur a laissé le cinéaste le suivre deux ans durant, pendant les sessions de Human Incognito, mais aussi au gré d’une tournée l’ayant conduit de l’Europe aux États-Unis (avec une scène d’anthologie dans les loges du Joe’s Pub à New York) et au Japon. C’est d’ailleurs dans son tour-bus qu’on le découvre, tout de noir vêtu, du veston aux chaussettes, Poissonnier faisant le pari d’un portrait intime de l’artiste, en même temps qu’il l’accompagne dans le processus créatif, mais aussi tout au long de ses déambulations nocturnes à Bruxelles, Paris ou Ostende. En dépit d’une humeur d’ensemble plutôt laconique, le film touche à quelque chose de sensible, comme lorsque partageant un café avec Raoul Servais, un autre Ostendais illustre, Arno confie: « La nostalgie, c’est un problème pour moi. Les dernières années, ça me submerge. Je n’aime pas ça. » À quoi Dancing Inside My Head apporte une réponse ambivalente, présent et passé s’y entremêlant inextricablement, aussi vrai que… cholestérol rime avec rock’n’roll.

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Sauf prochaine réconciliation de Liam et Noel Gallagher, l’histoire d’Oasis se décline pour sa part au passé. Leur relation conflictuelle constitue logiquement le nerf d’Oasis: Supersonic (du titre du premier single du groupe mancunien), documentaire combinant archives et commentaires des principaux intéressés où Mat Whitecross s’attache à leur fulgurante ascension, des débuts en 1991 à août 1996, quand 250.000 fans s’étaient rassemblés à Knebworth pour voir « le plus grand groupe du monde » (en Gallagher dans le texte). Plus dure serait la chute, que n’évoque pas le film, hagiographie assumée (les frangins en sont les producteurs exécutifs) qui, si elle biaise allègrement l’histoire de la britpop, passant les « rivaux » de Blur aux pertes et profits, ne manque assurément pas de piquant. It’s only rock’n’roll, après tout…

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OASIS: SUPERSONIC, DE MAT WHITECROSS. AVEC LIAM GALLAGHER, NOEL GALLAGHER, PAUL « BONEHEAD » ARTHURS. 2 H 02. SORTIE: 19/10. ***

ARNO: DANCING INSIDE MY HEAD, DE PASCAL POISSONNIER. AVEC ARNO HINTJENS, JANE BIRKIN, RAOUL SERVAIS. 1 H 16. SORTIE: 19/10. ***

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